Crèches au Luxembourg
NOTRE PÉDAGOGIE
L’enfant est un être ingénieux qui a de grandes forces malgré sa délicatesse : il est fragile mais son potentiel est extraordinaire. Nous sommes convaincus que dès le plus jeune âge, il peut repérer les expériences enrichissantes pour lui, les défis qui lui conviennent et trouver par lui-même des solutions à bien des problèmes, à sa façon et à son rythme.
Notre philosophie d’intervention auprès des jeunes enfants repose sur dix principes :
1. CONSIDÉRER LE BÉBÉ COMME UNE PERSONNE ET UN PARTENAIRE
Notre premier principe consiste donc à considérer le jeune enfant comme une personne à part entière qui a besoin de comprendre ce qui l'entoure, les choses qui le touchent de près en particulier ; comme une personne qui a des craintes, des envies, des besoins à respecter ; comme un individu qui participe aux évènements et non un être passif à la merci des adultes.
Respecter le jeune enfant veut aussi dire de ne pas prendre toute la place et de ne pas tout faire pour lui.
2. Assurer au bébé des relations affectives stables
Nous nous voulons complémentaires de la famille et nous voulons assurer au jeune enfant des relations affectives stables.
Celles-ci permettent à l’enfant de traverser les périodes difficiles comme elles l’aident à construire sa confiance en lui et au monde.
La stabilité lui permet en effet de tisser des liens affectifs solides qui l’aident à s’adapter à toute nouvelle situation, à se connaître et à développer sa confiance.
3. Favoriser l'action autonome
Favoriser l’activité autonome consiste à être attentif aux initiatives du bébé plutôt que de
constamment lui proposer des jeux, des façons de faire les choses ou de tout faire avant qu’il ne puisse intervenir. Nous voulons encourager l’exploration libre, en demeurant à l’écoute, car il est nécessaire que l'activité naisse de l'enfant lui-même. Nous devons respecter le rythme de ses acquisitions motrices, et ne pas placer artificiellement l'enfant dans une position qu'il n'a pas encore acquis (ex : ne pas mettre assis un enfant qui ne sait pas encore le faire). Notre rôle est de l'aider à trouver le moyen d'y parvenir seul, l'aider à prendre conscience de ses accomplissements.
L'enfant autonome exerce donc sa volonté, met en jeu son initiative, expérimente ses capacités et ses limites, est « responsable » de sa propre sécurité et de ses acquisitions : il élabore une grande confiance dans ses propres capacités et dans son efficacité.
L'activité autonome est une valeur fondatrice de la personne.
4. Investir dans des moments privilégiés
Investir dans des moments privilégiés signifie se soucier de la qualité de notre présence auprès du jeune enfant lors des routines, c’est-à-dire lors du changement de couche, des repas, de l’habillage, du coucher, des moments d’échange...
Dans notre organisation, nous mettons tout en œuvre pour qu’il puisse se retrouver le plus souvent possible en tête-à-tête avec un adulte qui est entièrement disponible. Les routines permettent justement d’établir ce genre de relation, car c’est pendant ces activités que l’adulte a le plus de chances de communiquer intimement avec l’enfant.
Si chaque bébé est assuré de vivre chaque jour ces moments intimes, il deviendra progressivement moins dépendant, donc plus autonome. De plus, l’investissement affectif de l’adulte dans les moments privilégiés que sont les routines va permettre au bébé de construire de bonnes connexions dans son cerveau et de se sentir en sécurité aux P’tits malins.
5. Respecter chaque étape du développement du bébé
« Il est plus important de franchir sûrement chaque étape que de se soucier du temps employé pour y arriver » (Brazelton)
On sait que l’enfant a besoin de jouer à répéter les gestes pour les assimiler. La question que l’on doit se poser n’est pas à quelle vitesse ou à quel âge un bébé traverse une étape, mais comment il le fait. Si le bébé est souple, heureux, équilibré, on devine que le rythme de son développement a été respecté. Les conséquences d’une attitude respectueuse sont donc immenses.
En tant qu’adulte, nous voyons souvent ce que l’enfant essaie de faire et au lieu de le laisser faire des efforts pour y arriver seul au bout d’un certain temps.
Par exemple, un adulte bien intentionné va faire pratiquer la marche à un bébé qui commence à s’agripper. En agissant ainsi, il oblige l’enfant à solliciter sa musculature pour marcher avant qu’il ne soit véritablement prêt et l’empêche d’apprendre à redescendre après s’être levé ; ce qui est fondamental pour ne pas tomber... Alors que celui qui s’agrippe, se lève et redescend à l’infini avant de marcher, prépare son développement moteur.
Cela prépare son cerveau à la complexité des apprentissages cognitifs.
Nous avons donc la volonté d’organiser l’espace et la prise en charge de façon sécurisante et stimulante et proposer aux jeunes enfants des défis moteurs en fonction de leur évolution individuelle.
6. Parler au jeune enfant
Il faut parler au bébé.
Premièrement, nous avertissons le jeune enfant de ce qui va lui arriver dans les minutes qui suivent, nommer et expliquer les gestes que nous posons.
Deuxièmement, nous nommons, décrivons ses sensations, ses découvertes et ses réalisations.
Troisièmement, nous mettons des mots sur ce qu’il ressent et sur ce que nous ressentons.
La verbalisation favorise chez l’enfant la prise de conscience de lui-même et de son environnement. En agissant ainsi, nous aidons le jeune enfant à découvrir qui il est, ce qu'il fait, quel est son environnement... Nous stimulons beaucoup sa participation pour lui permettre de s'exprimer et de devenir un adulte "autonome et responsable". Nous parlons à l'enfant pour le prévenir de ce qui va se produire, pour lui expliquer ce que nous sommes en train de faire. Ce partage verbal permet à l'enfant d'anticiper les événements et de pouvoir réagir.
7. Aider le bébé à résoudre ses problèmes lui-même
Les problèmes sont de belles occasions d’apprendre, même quand on est tout petit. Nous voulons encourager le développement de l’autonomie chez l’enfant et nous souhaitons qu’il développe ses innombrables capacités. Dès lors, nous n’interviendrons donc pas trop rapidement quand nous voyons qu’un bébé a des problèmes. Nous nous ferons un devoir d’observer l’enfant avant d’agir, afin de voir s’il peut arriver seul à se sortir d’une embûche. S’il a de la difficulté, notre rôle ne sera pas de faire les choses à la place de l’enfant, mais plutôt de l’encourager et de lui montrer comment faire pour s’en sortir par ses propres moyens.
Aider l’enfant à résoudre ses problèmes, c’est se faire discret, c’est lui laisser le temps de comprendre et d’agir. Ce n’est surtout pas de faire les choses à sa place ou d’intervenir trop vite. Le laisser faire, c’est croire en sa capacité de trouver des solutions, c’est l’encourager dans la conquête de son autonomie.
8. Suivre le rythme biologique de chaque enfant
Le respect de ce principe exige, autant que possible, une approche individualisée où chaque bébé, grâce à un suivi quotidien, est nourri, changé, endormi quand il en a besoin et non quand cela convient aux adultes. Cependant, plus il vieillit, plus son horaire se stabilise et plus on voit apparaître des regroupements dans les horaires des enfants.
De même, l’apprentissage de la propreté se fera quand le bébé sera prêt et non quand l’adulte l’aura décidé.
Dormir, jouer, se nourrir doivent être un plaisir… et nous y veillons.
9. Placer le bébé dans des situations motrices qu’il maîtrise
Nous savons qu’il est préférable de ne pas accélérer le rythme d’apprentissage d’un enfant et ceci est particulièrement important quand il s’agit de sa motricité puisque le développement moteur du bébé sert de base à tous les autres apprentissages.
Le développement de la confiance en soi ou de l’estime de soi et la conquête de l’autonomie, notamment, s’effectuent à travers l’acquisition des habiletés motrices. En devenant de plus en plus conscient de ses capacités, l’enfant acquiert les bases nécessaires à son esprit d’initiative et de créativité.
Par exemple, quand on assoit un bébé alors qu’il ne peut s’asseoir par lui-même, on lui impose une position qui peut être dangereuse pour lui puisqu’il ne saura pas comment changer de posture sans tomber. Par contre, un bébé qui a appris à se lever sur ses coudes et à se redresser en appui sur ses bras pour s’asseoir ne tombera pas quand il n’aura plus envie d’être assis et pourra explorer à sa guise.
10. Accueillir le parent
La première marque de respect envers le bébé est d’accueillir ses parents. Quand il sent ses parents bien à la crèche, il se sent en sécurité.
Aux P’tits Malins, c’est une exigence essentielle pour créer le lien de sécurité qui s’établira entre le bébé et l’équipe éducative. Nous voulons donner la chance au parent de nous montrer qu’il connaît bien son enfant et que c’est à partir de cette connaissance que nous construirons la relation.
Quelquefois, le parent a des valeurs différentes de celles de la crèche. Nous nous devons d’abord de recevoir et accueillir ces valeurs à cause de leur influence déterminante sur l’enfant, sans jugement. L’équipe éducative a aussi la responsabilité de comprendre et d’être sensible à ce que le parent vit et ressent, de le respecter.
Nous nous devons également d’expliquer au parent ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons.
Notre objectif principal dans la relation avec le parent est qu’il doit pouvoir se sentir à l’aise d’exprimer ses besoins et de poser des questions. Pour cela, nous faisons en sorte que nos crèches soient un lieu accueillant pour le parent et qu’il puisse y venir quand il veut et s’y sentir le bienvenu.